RENAULT

Histoire de l'entreprise Renault

Créée en 1898, l'entreprise Renault est un constructeur automobile français dont l'histoire est indissociable de celle de la France du XXe siècle, de la Seconde industrialisation et de la fabrication en grandes séries. L'entreprise participe aux deux conflits mondiaux, subit la crise des années 1930, connait une nationalisation en 1945 pour avoir collaboré avec l'occupant allemand, puis une privatisation dans les années 1990. Elle est également le théâtre de mouvements sociaux marquants : grèves du chronométrage en 1912-1913, occupations d'usines durant le Front populaire en 1936, mouvements sociaux de 1968, etc. Elle est également marquée par des avancées sociales majeures (3e et 4e semaine de congés payés en 1955 et 1962).

L'histoire de Renault commence par la création d'une entreprise familiale appelée « Renault frères ». Elle deviendra la Société des Automobiles Renault à partir de 1908 des suites du rachat par Louis Renault des parts de ses deux frères, Marcel puis Fernand. En 1922, Louis Renault transforme son affaire personnelle en Société Anonyme des Usines Renault dont le capital est détenu à 81 % par Louis Renault.

En 1944, les usines sont réquisitionnées par le Gouvernement provisoire de la République française et début 1945, est créée la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR) par ordonnance de nationalisation.

La privatisation de Renault sera abordée à plusieurs reprises. En 1990, la RNUR devient une société anonyme : la Régie Nationale des Usines Renault - Société Anonyme, permettant par la même occasion à Volvo d'acquérir 20 % du capital de l'entreprise. La parution du décret de privatisation de l'entreprise au journal officiel ne se fait qu'en juillet 1996.

Le groupe Renault a maintes fois dû s'adapter au cours de l'histoire et est devenu au fil du temps un groupe multinational. Certaines des automobiles Renault sont devenues des légendes mais d'autres modèles ont vu leurs productions stoppées peu après leur commercialisation.

L'association loi de 1901 Renault Histoire (anciennement Société d'Histoire du Groupe Renault) gérait un Expo - Musée, créé en 1988, et qui retraçait les différents aspects de l'histoire de l'entreprise. Cet Expo-Musée a été fermé en novembre 2016.

Les activités de l'entreprise sont très diversifiées, notamment pendant la période de 1898 à 1939 : automobile, armement (Première Guerre mondiale), matériel militaire, avions, matériel ferroviaire, matériel agricole, véhicules industriels. À partir de la Libération, son activité s'est progressivement concentrée sur l'automobile, avec notamment la revente des activités Véhicules Industriels en 2000 à Volvo et Matériel Agricole en 2004 à Claas.

Les débuts (1898-1908) : Renault Frères

Le premier modèle de la marque Renault fut fabriqué en 1898 à partir d'un tricycle De Dion-Bouton transformé en « voiturette » à quatre roues et équipé de la boîte de vitesses à prise directe (boîte de vitesses dont la troisième était en prise directe) brevetée par Louis Renault le 9 février 1899. La société Renault Frères, dont la fondation remonte au 1er octobre 1898, fut officiellement créée le 25 février 1899 par les deux frères Marcel et Fernand Renault, au 10, rue du Cours à Boulogne-Billancourt (actuelle « avenue Émile-Zola ») en apportant chacun la moitié d'un capital de 60 000 francs-or. Louis est chargé du développement et de la production alors que ses frères se chargent de l'administration. Les voitures acquièrent rapidement une réputation pour leurs innovations. Renault introduit très rapidement la berline et dépose un brevet en 1902 sur le principe de suralimentation par ventilateur ou compresseur, appelé plus tard turbocompresseur.

Considérées comme un produit de luxe, les premières automobiles, y compris celles de la marque Renault, sont vendues à de riches particuliers. Devant ce marché limité, Renault se diversifie dans la production de taxis avec la première commande, en 1905, de 250 taxis « autoplace » (type AG) par la Compagnie française des automobiles de place et de camions avant la Première Guerre mondiale.

Les frères Renault reconnaissent très tôt la publicité que la société pouvait tirer de la participation aux courses automobiles et engagèrent leurs véhicules dans des courses sur route. Les succès de Louis et Marcel, qui conduisent eux-mêmes leurs automobiles, amènent une rapide expansion de la compagnie. Marcel et son coéquipier René Vauthier gagnent la course Paris-Vienne en 1902. Marcel sera tué en 1903 dans la course Paris-Madrid. Louis se retire alors de la compétition et la marque ne sera plus représentée lors des courses que par des coureurs professionnels. En 1906, pour raison de santé, son frère Fernand se retire de la compagnie. La même année, la Renault AK de 90 CV participe au premier Grand Prix. En 1908, Louis devient le seul actionnaire de la société.

Les automobiles Renault et la Première Guerre mondiale (1908-1922)

Renault est l'une des premières usines en France à expérimenter l'organisation scientifique du travail dès 1909 avec la rénovation de l'outillage et le chronométrage du temps de travail. Cette dernière mesure mise en œuvre, sera à l'origine de mouvements de grèves qui commenceront fin 1912 et se poursuivront en 1913.

En 1914, lorsque la guerre éclate, Louis Renault est maintenu à la tête de l'entreprise malgré la mobilisation. La compagnie se lance dans la production de munitions et d'avions militaires avec Caudron à qui il fournit des moteurs. Les taxis de la Marne qui transportèrent au front la garnison de Paris en septembre 1914 étaient majoritairement d'origine Renault. Plus tard, Renault se lance dans les chars légers avec son Renault FT. Afin de répondre à cette hausse de la production, Renault met en place dès 1917 le travail à la chaine. Ce système consiste notamment à poster les ouvriers et ouvrières le long d'un convoyeur afin qu'il réalise une tâche, toujours la même, amenant à leurs spécialisations. La mise en place de ces nouvelles conditions de travail reçoit un accueil mitigé et suscite des critiques dans le milieu ouvrier qui seront à l'origine des conflits des années 1920-1930.


Les automobiles Renault et la Première Guerre mondiale (1908-1922)

En 1918, Renault est devenu le premier industriel privé de France et il fut honoré par les Alliés pour sa contribution à l'effort de guerre12. Les bénéfices de guerre, estimés à environ 92 millions de francs, sont importants mais taxés à un taux élevés : entre 20 et 50 %. Louis Renault s'oppose dès 1918 aux sommes à verser à l'État au titre des bénéfices de guerre.


Les automobiles Renault et la Première Guerre mondiale (1908-1922)

En 1914, lorsque la guerre éclate, Louis Renault est maintenu à la tête de l'entreprise malgré la mobilisation3,9. La compagnie se lance dans la production de munitions et d'avions militaires avec Caudron à qui il fournit des moteurs. Les taxis de la Marne qui transportèrent au front la garnison de Paris en septembre 1914 étaient majoritairement d'origine Renault. Plus tard, Renault se lance dans les chars légers avec son Renault FT. Afin de répondre à cette hausse de la production, Renault met en place dès 1917 le travail à la chaine. Ce système consiste notamment à poster les ouvriers et ouvrières le long d'un convoyeur afin qu'il réalise une tâche, toujours la même, amenant à leurs spécialisations. La mise en place de ces nouvelles conditions de travail reçoit un accueil mitigé et suscite des critiques dans le milieu ouvrier qui seront à l'origine des conflits des années 1920-193010,11.

En 1918, Renault est devenu le premier industriel privé de France et il fut honoré par les Alliés pour sa contribution à l'effort de guerre12. Les bénéfices de guerre, estimés à environ 92 millions de francs, sont importants mais taxés à un taux élevés : entre 20 et 50 %. Louis Renault s'oppose dès 1918 aux sommes à verser à l'État au titre des bénéfices de guerre3,13.

En 1922, l'entreprise s'ouvre à l'actionnariat qui résulte en la création de la Société Anonyme des Usines Renault (SAUR) dont le conseil d'administration sera présidé par Louis Renault.

Entre-deux-guerres (1922-1938)

Louis Renault diversifie encore son activité au sortir de la guerre en se lançant dans la machinerie agricole et industrielle. Pendant les années 1920 et 1930, la concurrence avec Citroën est particulièrement intense. Renault doit donc sortir ses propres véhicules au moment où il rencontre des problèmes avec le marché financier et ses employés. Renault doit également former un réseau de distribution et en 1920, la compagnie s'associe avec Gustave Gueudet, un entrepreneur du Nord de la France, pour fonder les premiers concessionnaires.

Les modèles de Renault vont désormais des petites automobiles aux poids-lourds. Le capot de tous ces véhicules prend une forme caractéristique due au positionnement du radiateur derrière le moteur qui continuera jusqu'en 1930 alors que le radiateur sera déplacé à l'avant. L'emblème Renault est d'abord de forme circulaire mais devient le losange actuel en 1925. Les nouveaux modèles sont introduits au Salon de l'automobile de Paris en septembre ou octobre mais surtout produit l'année suivante et c'est ce qui sera le début de la confusion dans la détermination de l'année des modèles automobiles.

En 1928, Renault produit 45 809 automobiles de sept châssis différents, qui vont d'une 6 CV à une 40 CV, sur lesquels on peut monter huit carrosseries de base et de plus importantes pouvaient être commandées par des carrossiers indépendants. Les modèles les plus populaires étaient les cabriolets décapotables de plus petites cylindrées. Les plus chers dans chaque cylindrée étaient les berlines.

L'usine de l'île Séguin, Boulogne-Billancourt, ouvre en 1929. Plusieurs pistes d'essais dont une piste souterraine, un pont d'embarquement permettant le transport des véhicules par voie fluviale ainsi qu'une centrale électrique permettant d'alimenter l'usine en énergie sont également construite sur l'île.